Crise des étudiants en médecine : escalade est le mot d'ordre

Après les propos incisifs, voire menaçants, du ministre de l’Enseignement supérieur sur la crise des étudiants en médecine et en pharmacie, les choses viennent encore de se compliquer avec une décision de la Faculté de médecine et de pharmacie de Rabat de suspendre trois étudiants. De quoi envenimer encore plus, s’il en était besoin, la situation.

Pour ce qui est de la crise des étudiants en médecine et en pharmacie, les perspectives ne semblent pas bonnes. Après les affirmations du ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, qui a déclaré lundi après-midi à la Chambre des représentants que les examens se tiendront début juin comme prévu et qu’il n’y aura pas de session extraordinaire, voilà un nouveau fait qui est venu assombrir la situation ce mardi.

Le Doyen de la Faculté de Médecine et de Pharmacie de Rabat vient de rendre publique la décision d’un conseil de discipline réuni le 31 mars dernier portant suspension de trois étudiants pour une durée de deux ans à compter de la date de la réunion de ce conseil. Les motifs de cette décision tiennent à « des faits qui contreviennent au règlement intérieur de l’Université Mohamed V, qui ont perturbé le déroulement normal du processus d’enseignement ».

Une décision qui ne fera que compliquer la situation

Le fait qu’on ait choisi de rendre publique cette décision du conseil de discipline est une réponse à la marche des étudiants en médecine et en pharmacie organisée lundi dernier, déclare à Hespress FR Yesser Akif, l’un des étudiants suspendus.

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L’étudiant, membre actif de la Commission nationale des étudiants en médecine (CNEM), souligne que lui et ses confrères ont répondu présent aux convocations du conseil de discipline en signe de bonne foi. « Malgré les vices de forme de ces convocations, puisque nous avons été notifiés par e-mail, contrairement à ce que la loi prévoit actuellement, à savoir que les convocations doivent être envoyées par courrier, et que nous avons été appelés à nous présenter le lendemain, alors que la loi prévoit ici aussi un délai de 7 à 15 jours, nous nous sommes rendus de bonne foi à cette réunion du conseil de discipline », a-t-expliqué.

« C’était une façon de dire que nous tendons la main pour trouver une solution à toute cette crise », ajoute l’étudiant qui est d’avis que les développements récents montrent que l’interlocuteur gouvernemental ne cherche pas à apaiser les choses.

Quant à l’action qu’ils comptent entreprendre, Yasser Akif a annoncé une action en justice qui sera intentée pour faire annuler la décision de la faculté de médecine et de pharmacie de Rabat.

Par ailleurs, concernant la réponse du ministre Miraoui aux députés lundi, l’étudiant a déclaré que les propos du ministre n’étaient pas tout à fait exacts.

« Il affirme qu’ils ont répondu favorablement à 45 sur 50 points, mais aucun procès-verbal de réunion ne fait état de ces engagements, de même que, dans la pratique, ils ont fait marche arrière sur plusieurs points », commente l’étudiant.

Pour ce qui est de la déclaration du ministre de maintenir les examens à leur date initiale, il répond clairement : « nous avons boycotté les premiers examens et nous ferons de même pour les prochains si aucune issue n’est trouvée d’ici là ».

Mots Clés : Crise des étudiants , Médecine , Pharmacie , Suspension , Conseil de discipline , Règlement intérieur , Convocations , Action en justice.