Enseignement supérieur : l’université du futur se dessine
À Laâyoune, le ministère de l’Enseignement supérieur et les universités publiques ont officialisé les nouveaux contrats de développement 2025-2027. Ce dispositif marque une transition vers une gouvernance plus autonome et orientée vers l’excellence, l’employabilité et l’ancrage territorial.
La cérémonie, présidée par le ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, Azeddine El Midaoui, a rassemblé vendredi à Laâyoune les présidents des universités publiques, les présidents d’établissements universitaires et les directeurs de l’administration centrale.
Elle marque l’entrée en vigueur d’un mécanisme contractuel renouvelé, destiné à définir clairement les obligations réciproques entre l’État et les universités, et à consolider l’autonomie des établissements dans un cadre de responsabilité partagée. L’ambition est de bâtir une université du futur, davantage connectée aux dynamiques économiques, sociales et territoriales du pays.
Un cadre contractuel pour renforcer l’autonomie
Les contrats signés pour la période 2025-2027 ont pour objectif d’instaurer un «cadre contractuel clair et structuré entre le ministère et les universités», selon le ministre. Ce dispositif s’inscrit dans le principe de déconcentration administrative et vise à garantir une gestion plus efficiente des établissements universitaires, tout en les intégrant étroitement à leur environnement territorial. La formule retenue repose sur l’établissement d’engagements réciproques, de cibles et d’indicateurs de performance entre les parties.
Parmi les axes privilégiés figurent l’amélioration de la qualité de la formation, la promotion de la recherche scientifique, l’innovation et le renforcement de l’employabilité des diplômés. Les universités s’engagent également à s’ouvrir davantage à leur environnement économique et social, à évoluer vers des partenariats avec le secteur privé et à mobiliser leurs ressources territoriales pour contribuer au développement régional.
Par exemple, l’Université Cadi Ayyad (UCA) a annoncé, dans le cadre de son contrat 2025-2027, son engagement à renforcer son excellence académique et scientifique tout en s’inscrivant dans la vision royale du développement national.
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Une réforme inscrite dans une trajectoire nationale
Cette initiative ne surgit pas isolément. Elle s’intègre dans la mise en œuvre de la Loi‑cadre n°51.17 relative au système d’éducation, de formation et de recherche scientifique, dans le sillage des engagements du programme gouvernemental 2021-2026 et du plan d’action ministériel 2024-2026. Elle répond aussi aux Hautes Orientations Royales visant la réforme du système de l’enseignement supérieur, l’instauration d’une culture axée sur les résultats et la consécration de principes de bonne gouvernance dans l’université publique.
Le contrat s’inscrit donc comme un véritable outil stratégique et non comme une simple formalité administrative, le ministre ayant rappelé que «ce cadre contractuel n’est pas une simple mesure administrative ou réglementaire mais un choix stratégique».
Le choix de Laâyoune, dans les provinces du Sud, pour cette cérémonie revêt une portée symbolique. Il signale l’importance accordée au rôle des universités publiques dans les zones stratégiques et dans les dynamiques de développement régional. Le nouveau dispositif contractuel implique une plus grande autonomie pour les établissements, notamment dans la gestion de leurs ressources, de leurs partenariats et de leur gouvernance interne, tout en instaurant une reddition des comptes et des indicateurs de performance.
Cette gouvernance renouvelée soulève toutefois plusieurs défis, parmi lesquels l’appropriation par les acteurs universitaires, la mobilisation de moyens financiers et humains à la hauteur des ambitions, ainsi que la mise en place d’outils de suivi et d’évaluation suffisamment solides pour garantir la cohérence de l’ensemble.
Implications pour les universités et les étudiants
Pour les universités publiques, ce mode contractuel ouvre des perspectives nouvelles. Elles disposent désormais d’un cadre clair pour définir leurs priorités, mobiliser leurs moyens et rendre compte de leurs résultats. C’est aussi l’occasion de renforcer leurs stratégies de formation, d’innovation et d’interaction avec le tissu économique.
Pour les étudiants, cela signifie potentiellement une offre de formation plus en phase avec le marché du travail, une recherche plus dynamique, une meilleure insertion professionnelle et une université mieux ancrée dans les réalités régionales.
Cependant, la réussite de ce dispositif dépendra de sa mise en œuvre effective, qui suppose des dotations budgétaires adaptées, un pilotage opérationnel clair, des compétences managériales renforcées et une coopération étroite entre les différents acteurs.
Azeddine El Midaoui
Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation
«Ce cadre contractuel n’est pas une simple mesure administrative ou réglementaire, mais un choix stratégique à travers lequel le ministère s’engage à jeter les bases d’une gouvernance efficace et indépendante au sein du système d’enseignement supérieur, de recherche scientifique et d’innovation.»
L’esprit des contrats 2025-2027
Les contrats 2025-2027 définissent désormais une vision commune entre l’État et les universités. Ils traduisent une volonté de clarifier les engagements, de fixer des objectifs vérifiables en matière de formation, de recherche et d’employabilité, et d’instaurer une gouvernance où l’autonomie va de pair avec la responsabilité.
À travers ce mécanisme, les établissements sont appelés à renforcer leur ouverture sur le monde socio-économique, à nouer des partenariats avec les entreprises et les acteurs territoriaux, à diversifier leurs ressources et à valoriser leurs résultats scientifiques. Il s’agit aussi d’accompagner la transition numérique, de moderniser les méthodes pédagogiques, de soutenir l’innovation et d’encourager la culture de la performance.
La dimension territoriale est centrale : l’université doit être un moteur de développement durable dans sa région, en consolidant des pôles d’excellence alignés sur les besoins du territoire. Ce cadre contractuel repose ainsi sur une logique de résultats, appuyée par des dispositifs de suivi régulier et d’évaluation, afin d’assurer une mise en œuvre cohérente et continue tout au long de la période 2025-2027.
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Mots Clés : Laâyoune |Universités |Contrats |Autonomie | Gouvernance | Développement | Innovation | Employabilité .