L’intelligence artificielle au service des technologies de paiement

L’Université Al Akhawayn a accueilli la première édition du HPS Innovation Weekend, une compétition où dix équipes d’étudiants ont rivalisé d’ingéniosité pour proposer des solutions d’intelligence artificielle appliquées aux technologies de paiement. Les projets présentés ont révélé le potentiel prometteur de la jeunesse marocaine dans ce secteur en pleine expansion.

Du 27 au 29 septembre 2024, la monotonie paisible de la petite ville d’Ifrane a laissé place à l’excitation générale entourant une compétition très attendue et préparée depuis deux longs mois : le HPS Innovation Weekend, organisé à l’Université Al-Akhawayn. L’établissement est devenu, en l’espace de deux jours, un vivier de réflexions et de projets novateurs. Dix équipes, composées de trente élèves brillants et inventifs, ont rivalisé de créativité pour proposer des solutions basées sur l’usage de l’intelligence artificielle dans le domaine des technologies de paiement. Leurs projets, allant de l’automatisation des prêts bancaires à la facilitation des paiements en ligne dans les transports publics, devaient répondre à des critères stricts : efficacité, sécurité, accessibilité, rentabilité et capacité à être déployée à grande échelle. Le tout, sous la supervision de mentors experts du secteur. L’équipe gagnante reçoit une récompense financière substantielle, et un accompagnement privilégié pour affiner et développer son projet.

Étudiants, experts du secteur des technologies de paiement, membres de l’université, et représentants de l’Office de l’Employabilité et de l’Entrepreneuriat se sont donc réunis le vendredi soir, pour l’ouverture de ce «hackathon».

Étudiants appliqués

La majorité des finalistes proviennent des filières d’ingénierie ; tous ont déjà les idées bien en tête et attendent le coup d’envoi pour leur donner une forme. Mais d’abord, place aux allocutions liminaires. Garry Ceaplen, directeur général de l’innovation chez HPS, et d’autres acteurs de l’évènement, prennent la parole à tour de rôle, et partagent leurs réflexions sur l’évolution du paiement numérique au Maroc, sur l’entrepreneuriat en fait de technologie et sur les opportunités offertes par l’intelligence artificielle dans ce domaine. Il y a de l’excitation, un peu de tension aussi, les enjeux sont sérieux : seuls trois projets recevront les prix tant convoités, chaque groupe ambitionne de présenter l’idée qui sera « la success-story de demain ». Le lendemain matin, les choses sérieuses commencent. Dans l’un des bâtiments du campus, les groupes d’étudiants, rassemblés autour d’une longue table, s’affairent dans un studieux silence. Les visages sont concentrés ; les regards fixés sur des écrans remplis de codes et de schémas. Quelques notes manuscrites et croquis jonchent les tables, et les échanges sont très animés, mais à peine audibles. Les étudiants sont prudents et parlent à voix basse. Chaque équipe garde jalousement ses idées. La plupart hésitent même à s’exprimer devant la presse. Ils craignent que leurs idées ne parviennent aux autres groupes et ne leur inspirent un projet similaire. Toutefois Meryem vainc ses réticences ; elle nous explique qu’elle veut généraliser l’usage des paiements en ligne dans les transports publics. Elle voudrait mettre au point une application mobile qui intègre des solutions de paiement électronique basées sur l’intelligence artificielle.

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