Dans un communiqué récent, la Commission a vivement critiqué la décision des administrations des facultés de médecine d’interdire toutes les activités non autorisées sur le campus universitaire, considérant cette mesure comme une « violation flagrante des libertés estudiantines et une atteinte sans précédent à la libre pratique de nos activités estudiantines ».
De plus, la Commission a dénoncé les « menaces d’expulsion et les actes d’intimidation subis par les étudiants grévistes, notamment ceux résidant dans les résidences universitaires, en particulier à Agadir et Laâyoune ». Le communiqué a également fermement condamné les « atteintes à la dignité humaine de certains de nos collègues à Errachidia, victimes de jugements de valeur portés sur leur apparence physique et de harcèlement ».
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Face à cette situation, les étudiants en médecine ont décidé de rédiger une pétition, signée par l’ensemble des étudiants, afin de dénoncer les multiples violations de leurs droits ainsi que les excès commis, tout en exposant clairement leurs positions et opinions, réaffirmant ainsi leur attachement à des revendications justes et légitimes.
Quant aux prochaines manifestations, la Commission a annoncé qu’un autre communiqué sera diffusé prochainement pour définir les dates de début des actions de protestation.
Malgré l’approche de la fin de l’année universitaire en cours, les étudiants en grève contre les cours et les examens persistent dans leur boycott, sans aucune intention de passer les examens de la session de rattrapage prévue à la fin de l’année universitaire.
Face à cette situation, les ministres de l’Enseignement supérieur et de la Santé ont décidé d’annoncer les résultats des examens du premier semestre et d’attribuer un « zéro » aux étudiants en situation de boycott, dans l’espoir de les inciter à retourner en classe. Cependant, cette mesure n’a pas dissuadé les 25 000 étudiants de poursuivre leur action, comme l’a souligné Yassine Derkaoui, membre du comité mixte des étudiants en médecine, pharmacie et médecine dentaire, dans une déclaration à Hespress, affirmant que le retour des étudiants « dépend de la réponse à nos demandes et à la résolution des problèmes qui s’accumulent depuis 2015 ».
Avec la persistance de la paralysie qui règne dans les facultés de médecine générale, pharmacie et dentaire depuis environ trois mois, la tension continue de monter entre les étudiants en grève et les administrations des facultés, qui commencent à prendre des mesures pour interdire les activités des étudiants, selon les dires de Derkaoui.
Ce dernier a précisé que les étudiants rencontrent désormais des difficultés pour obtenir des documents administratifs, car il est mentionné dans les certificats scolaires qui leur sont délivrés que « l’étudiant est en grève depuis le 16 décembre ».
En février déjà, les deux ministères de tutelle ont organisé une conférence de presse pour répondre aux questions des journalistes et éclairer l’opinion publique sur cette impasse persistante.
Lors de cette conférence, les ministères de la Santé et de l’Enseignement Supérieur au Maroc ont exprimé le besoin de réduire la durée des études en médecine pour améliorer les soins de santé et favoriser le développement national. Malgré les tentatives de résolution des conflits, les boycotts d’examens persistent, notamment en opposition à la réforme proposée visant à réduire la durée d’étude de 7 à 6 ans. Les ministres ont affirmé leur engagement à trouver des solutions, soulignant que les réformes sont basées sur des études approfondies et visent à améliorer la qualité de la formation médicale tout en répondant aux besoins du système de santé marocain.
Ils ont également reconnu l’importance cruciale de répondre à la pénurie de ressources humaines dans le domaine de la santé et ont souligné la nécessité de s’adapter aux évolutions technologiques. Malgré quelques contestations, les ministres ont affirmé que la majorité des étudiants en médecine soutiennent la réforme et ont appelé à cultiver un sentiment de citoyenneté parmi les étudiants et leurs parents pour promouvoir l’adhésion aux changements nécessaires dans le système éducatif et de santé.
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