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“Classement de Shangaï”, le classement qui vient de l’empire du Milieu

Chaque année, d’éminentes voix politiques, médiatiques et universitaires françaises, s’enchantent de la progression de plusieurs universités de l’Hexagone au classement académique des universités mondiales, classement réalisé par l’Université Jiao-Tong de Shanghaï, plus connu sous l’appellation :  Classement de Shangaï”

Cet enchantement a touché les différents chefs d’État français qui se sont succédé. Et plus récemment celui qui est aux affaires,  Emmanuel Macron.
“Paris-Saclay est magique !
Jamais une université française n’avait été si bien classée dans le prestigieux classement de Shanghai : 12ème au monde.

Benoist Mallet Di Bento
Consultant IC- Intelligence Culturelle 

Elle n’est pas la seule à progresser et à atteindre une position inédite.(…)”, a écrit sur X Emmanuel Macron.

Pourtant, la mise en exergue de cette «progression inédite» est surprenante, car son ampleur est limitée à quelques places seulement. Les méthodes d’évaluation utilisées par le “Classement de Shanghai” et leurs motivations ignorent totalement des facteurs essentiels.

Depuis plus de vingt ans d’existence de ce classement, de nombreuses personnalités du monde francophone ont dénoncé les critères arbitraires et ethnocentrés de cette sélection. Cependant, aucune organisation internationale, aucune nation, aucun organisme, aucune ONG… n’a proposé une alternative à ce classement.

Lire Aussi : Première percée du Maroc dans le classement de Shanghai

Il semblerait utile d’utiliser par exemple des critères de francophonie, plus de 300 millions de locuteurs, ou de langues latines, plus de 850 millions de locuteurs et d’associer l’arabophone avec plus de 450 millions de locuteurs, soit au total plus de 1,5 milliard de locuteurs totalement ignorés.

D’autres critères pourraient également être utilisés comme évoqués ci-après.

Quels sont les principaux critères du Classement de Shanghaï ?

1- Le contingent de prix Nobel et de médailles Fields. En-dehors du prix Nobel de Littérature et de la Paix, il est fort rare qu’à l’université, un professeur de littérature, ou de toutes autres disciplines, soit également un écrivain renommé, tous les autres prix Nobel font partie de la famille des sciences plus ou moins dures : médecine et physiologie, physique, chimie, économie ;

2- Le nombre de Nobel et Fields parmi les chercheurs de l’université. Ce second point appelle naturellement la même remarque ;

3- Le nombre de chercheurs les plus cités dans leurs disciplines depuis les dix dernières années. Encore faut-il que la revue soit dite à référé, au vu de l’écrasante majorité des publications en langue anglo-américaine ;

4- Le recensement des publications concerne les sujets Nature et Science pendant les cinq dernières années. Les humanités, et plus largement les sciences humaines et morales, en sont exclues de facto ;

5- Le nombre d’articles indexés dans Science Citation Index, et dans Social Sciences ;

6- « La performance académique au regard de la taille de l’institution », qui résume, synthétise et cristallise les autres.

Quelques exemples de biais méthodologiques

Quelle est la vision du monde de l’enseignement supérieur et de la recherche que véhicule le Classement de Shanghaï ?

Lorsqu’il a été conçu, à la demande du gouvernement chinois, le palmarès n’avait qu’un objectif : accélérer la modernisation des universités de l’empire du Milieu en y calquant les caractéristiques des grandes universités nord-américaines de l’Ivy League, association de huit universités privées.

On est donc très loin du modèle français, francophone, … où, selon le code de l’éducation, l’université participe d’un service public de l’enseignement supérieur.

Le Classement de Shanghaï prend en compte les sciences dites dures : mathématiques, physique, chimie, mécanique, médecine, pharmacologie, biologie, astrophysique, économie…) en premier lieu et uniquement… ou presque, au détriment des autres disciplines considérées comme obéissant à des obligations méthodologiques moins rigoureuses (sic) comme les sciences humaines minorées dans le dit classement.

Sont ainsi pénalisées, voire omises, les institutions universitaires qui excellent en histoire, géographie, lettres classiques, littérature, grammaire, sociologie, psychologie, langues, histoire de l’art, théologie, philosophie… et le droit.

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Monde Globalisé ou francophonie

Ne faudrait-il pas reconsidérer les méthodes d’analyse et de pensée de certaines universités françaises fortement influencées par les raisonnements nés aux États-Unis d’Amérique comme la méthode dite d’étude des cas ?

Sous la pression de l’uniformisation irrépressible des exigences existentielles et culturelles, les peuples africains se retrouvent enserrés dans les exigences d’un monde conçu par le néolibéralisme et ses appareils d’endoctrinement. Celui-ci force les nations africaines, à rattraper l’Occident. Pourtant celui-ci, semble se diriger vers un affaissement, voire une intégration dans l’arc AUKUS.

Ce rattrapage se fait évidemment en calquant immédiatement les méthodes de formation, et en copiant les catégories de l’efficacité notamment de type américain.

L’utilisation de ces critères d’évaluation internationale affecte tous les niveaux de l’enseignement.

Le monde est ainsi engagé dans une folle course à la performance. Elle handicape lourdement les aptitudes des nations à faire preuve d’anticipation ou de sagesse, quant à un avenir immédiat.

Pourquoi pas vers un nouveau classement académique des universités mondiales de Rabat ?

Le Livre Blanc de la francophonie scientifique, de l’Agence Universitaire Francophone (A.U.F.) amorce des réponses intenses aux défis universitaires mondiaux ce qu’André Malraux appelait en faisant référence à la francophonie «Les vastes républiques de l’esprit.»

Pourquoi l’Académie Internationale de la Francophonie Scientifique dont le siège est au Maroc ne serait-elle pas l’initiatrice d’un classement académique des universités mondiales de Rabat ?

Soit une autre façon d’enseigner, de comprendre et de faire évoluer le monde tout en respectant ses diversités linguistiques et culturelles à l’image d’un écosystème, bénéfique à l’ensemble de l’humanité.

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Mots Clés : Shanghaï|Classement|Universités|Francophonie|Critères|Sciences|Biais|Diversité


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