« L’échange d’un baiser sans conséquences sur la scolarité de l’élève »
Pour rappel, dans cette affaire, ce professeur d’histoire américaine a été acquitté par la section disciplinaire de la Sorbonne. Le Conseil national de l’enseignement supérieur et de la recherche (CNESER) a alors « rejeté le recours » déposé par la présidente de l’université parisienne, qui réclamait de son côté une sanction après avoir engagé une « procédure disciplinaire » à l’encontre de ce professeur des universités.
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Le CNESER avait en effet considéré que « l’échange d’un baiser » entre Andrew Diamond et l’un des étudiants – dont « il encadrait la thèse » – lors d’une soirée alcoolisée « dans un bar » en octobre 2015 constituait « un événement isolé ». » qui n’a eu aucune « conséquence » sur le déroulement scolaire et le parcours professionnel de l’étudiant. Andrew Diamond, de son côté, a exprimé des « regrets ».
La direction de l’université a donc saisi le Conseil d’État pour faire annuler cet « assouplissement ». Une enquête sur Médiapart publié en 2019 dans le cadre de « Me Too Universities » révélait la « plainte » d’un doctorant pour « harcèlement sexuel et moral ». A l’époque, l’enseignant avait évoqué une accusation « totalement infondée ».
Andrew Diamond contre-attaque contre les accusations
Le Collectif de lutte antisexiste contre le harcèlement sexuel dans l’enseignement supérieur (Clasches) avait pour sa part rassemblé « les témoignages » de six femmes et d’un homme. Une commission d’enquête a été organisée à l’université, mais elle a exclu le harcèlement dénoncé, évoquant uniquement des « problèmes » de « comportement professionnel ».
Le CNESER, de son côté, avait relevé « des contradictions et des incohérences » dans les accusations et avait donc prononcé son acquittement total : certains étudiants placés sous sa direction l’accusaient d’avoir négligé leur travail et d’avoir tenu des propos assimilables à du « harcèlement ». Par la suite, le tribunal administratif de Paris a condamné l’université à lui accorder une « protection fonctionnelle », c’est-à-dire la couverture des frais de justice accordée aux fonctionnaires pour les litiges liés à l’exercice de leurs fonctions.
Andrew Diamond a en effet décidé de « poursuivre les auteurs des actes de dénonciation calomnieuse » dont il s’estime victime depuis 2018. L’université avait accepté d’accorder une protection fonctionnelle pour « la plainte pour diffamation » mais pas pour la plainte pour « dénonciation calomnieuse » puisqu’elle n’a pas jugé la réalité des faits « suffisamment établie », notamment en raison de « l’absence de précision sur le contenu des accusations mensongères » dont il aurait fait l’objet et sur les « personnes identitaires » qui l’aurait dénoncé.
Mots Clés : Harcèlement sexuel, Procédure disciplinaire, Protection fonctionnelle, Dénonciation calomnieuse, Conseil d'État.