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Les enjeux de la réforme universitaire

Les enjeux de la réforme universitaire

Réorganiser l’université marocaine, c’est accepter de regarder en face ses fragilités: employabilité peu convaincante, recherche peu tournée vers l’impact, gouvernance éclatée. La réforme ambitionne d’y répondre en profondeur, en posant les fondations d’un système plus agile. Mais de quoi sera-t-elle faite et quelle en est la philosophie ultime?

On ne réforme pas un édifice sans en nommer les fissures. Celles que pointe le gouvernement sont désormais connues: un système supérieur public encore loin des standards internationaux de compétitivité et d’innovation; une employabilité des lauréats trop aléatoire; une recherche davantage académique que transformatrice; une gouvernance qui peine à arbitrer, évaluer et corriger. À l’orée de 2022, une concertation nationale a donc posé les pierres du Pacte ESRI 2030— Plan d’accélération de la transformation de l’écosystème de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation—, avec assises régionales puis nationales pour recueillir propositions et attentes.

De quoi s’agit-il concrètement, et à quoi faut-il s’attendre? Officiellement, la réforme veut tout chambouler. Son projet de loi 59.24 adopté en Conseil de gouvernement, le 28 août 2025, est sans appel: changer «l’organisation générale» de l’enseignement supérieur. Et de cibler: «structures, gouvernance, architecture pédagogique et linguistique, mécanismes de suivi et évaluation». Il ne s’agit pas d’une réformette administrative, mais d’une promesse de rupture, un virage décisif avec une restructuration globale. C’est tout un écosystème qu’on veut réaligner avec les besoins du pays.

 

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Historiquement influencé par le modèle français, avec des cycles licence-master-doctorat (LMD) introduits en 2003, le système a souffert d’une rigidité qui freinait l’adaptation aux défis globaux comme la digitalisation, la transition écologique et la compétitivité économique. Le projet de loi 59.24, en ciblant l’architecture pédagogique, introduit une flexibilité accrue, notamment en matière linguistique: l’anglais et d’autres langues internationales seront renforcés pour favoriser l’internationalisation des formations et attirer des étudiants étrangers. Par exemple, des modules bilingues ou trilingues (arabe, français, anglais) seront généralisés dans les filières techniques, répondant aux critiques sur l’insuffisante maîtrise linguistique des diplômés, qui handicape leur insertion sur le marché mondial.

Quant aux mécanismes de suivi et d’évaluation, ils visent à instaurer une culture de la performance, avec des indicateurs clairs pour mesurer l’efficacité des programmes, loin des évaluations sporadiques actuelles. Cette approche holistique promet de transformer l’université en un levier de développement national, aligné sur les Objectifs de développement durable (ODD) des Nations Unies et les priorités du Nouveau Modèle de Développement marocain.

Refonte des filières et nouvelle offre de formation

Les premières actions n’ont pas tardé. La réforme universitaire s’attaque d’abord à la refonte des filières et des parcours. Inspirée de la loi-cadre 51.17 adoptée en 2019, elle remet sur les rails le Bachelor, cycle de quatre ans calqué sur le modèle anglo-saxon. Longtemps réservé au privé, il sera introduit cette année dans les Écoles supérieures de technologie avant une extension progressive. L’initiative se veut une revanche sur l’échec de 2021, qui avait laissé plus de 24.000 étudiants dans l’incertitude. À terme, ce cycle de quatre ans remplacera progressivement la licence de trois ans dans les universités publiques, offrant une formation plus complète et adaptée aux exigences du marché. Par exemple, un étudiant en informatique pourrait suivre trois ans de bases théoriques suivis d’une année dédiée à des projets en IA ou cybersécurité, avec des partenariats industriels.

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Mots Clés : Réforme | Université | Employabilité | Recherche | Gouvernance | Innovation | Formation | Compétitivité


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