Dans son communiqué, diffusé en plein weekend, l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT) exprime son «étonnement» et sa «vive stupéfaction» face aux propos du ministre de l’Emploi, Younes Sekkouri, qui aurait évoqué un «profond réajustement administratif» concernant la gestion des bourses des stagiaires, insinuant que le retard de traitement des listes des bénéficiaires imputait à l’OFPPT.
L’office dirigé par Loubna Tricha rappelle que la gestion des bourses est assurée depuis 2017 par l’OFPPT en coordination avec le ministère, dans un cadre formel et volontaire. Au fil des années, l’OFPPT a assuré le versement de près d’un milliard de dirhams de bourses, dont environ 30% financés sur ses propres fonds pour pallier les retards répétés des crédits transférés par le ministère.
Le communiqué souligne que les retards et les irrégularités dénoncés par le ministre proviennent des lenteurs administratives de la tutelle, et non de l’OFPPT, qui continue à recevoir et traiter les plaintes des stagiaires. L’office dénonce également l’usage du terme «retrait» pour qualifier le transfert de la gestion des bourses, précisant qu’il s’agit d’un partage de responsabilités destiné à fluidifier le processus, et non d’une décision imposée.
Au-delà de cette polémique, l’OFPPT déplore les retards persistants dans l’approbation de son budget annuel, ce qui affecte directement la mise en œuvre de ses projets stratégiques, dont celui des Cités des métiers et des compétences.
«Par exemple, pour l’année 2025, à la date du 7 novembre, l’OFPPT n’a encore reçu aucune tranche du budget destiné à la mise en œuvre de son programme annuel, approuvé par le conseil d’administration en avril, soit avec un retard de quatre mois depuis le début de l’exercice financier, pour un montant estimé à 1,5 milliard de dirhams, destiné à la mise en œuvre du programme annuel et au programme des Cités des métiers et des compétences. Ce programme avait connu un arrêt de 14 mois en raison de l’absence de réunion du comité de pilotage, malgré l’intervention du ministère des Finances à au moins deux reprises pour accélérer sa tenue», souligne le communiqué.
Et d’ajouter: «Sans l’autorisation financière exceptionnelle accordée par le Premier ministre, il n’aurait pas été possible de poursuivre ce programme royal avec l’ouverture de la Cité des métiers et des compétences dans la région de Dakhla–Oued Eddahab et la programmation des Cités des métiers et des compétences dans les régions de Marrakech-Asfi et Guelmim-Oued Noun pour la saison de formation actuelle, portant ainsi à 10 le nombre de cités sur les 12 prévues dans ce programme.»
Cette sortie de l’OFPPT marque un durcissement inédit du ton de l’OFPPT vis-à-vis du ministère de tutelle, rappelant la précédente crise avec l’ANAPEC qui s’était soldée par le limogeage de sa directrice.
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OFPPT | ministère de l'Emploi | bourses | lenteurs administratives | Cités des métiers | budget annuel | Loubna Tricha | Dakhla-Oued Eddahab