Le 7 novembre 2025 marque une étape clé pour les télécommunications au Maroc : les opérateurs nationaux ont activé la 5G commerciale, ouvrant de nouvelles perspectives pour les usages mobiles et l’écosystème numérique. Si les débits promis et la couverture restent inégaux, le lancement s’inscrit clairement dans la stratégie « Maroc Digital 2030 ».
Une transition sans surcoût mais aux défis bien présents
Les trois principaux opérateurs – Maroc Telecom, Orange Maroc et Inwi – ont lancé simultanément leurs offres 5G. L’ANRT (Agence nationale de réglementation des télécommunications) a accompagné cette mise en œuvre, permettant aux abonnés disposant d’un smartphone compatible d’accéder immédiatement au réseau sans surcoût.
Le principe retenu : activer la 5G automatiquement plutôt que d’imposer des forfaits dédiés au départ. Toutefois, les experts alertent : la 5G permet des usages beaucoup plus gourmands en données — streaming 4K, cloud gaming, téléchargements volumineux — ce qui pourrait pousser vers des forfaits à plus forte consommation à moyen terme.
Débits annoncés et couverture initiale
Les opérateurs affichent des ambitions élevées : Inwi évoque des vitesses pouvant dépasser 2 Gbit/s, tandis qu’Orange met en avant une fois et demie à trois fois la vitesse de la 4G. Maroc Telecom privilégie la fiabilité et la latence réduite plutôt que la course au chiffre.
Le lancement initial concerne plus d’une centaine de villes, notamment les grandes agglomérations. Orange annonce une couverture dans 135 villes, Inwi vise prioritairement les grandes villes et Maroc Telecom déploie progressivement selon son réseau modernisé.
Pour l’heure, le réseau fonctionne en 5G NSA (non-standalone) – reposant encore sur l’infrastructure 4G –, ce qui limite la latence maximale promise par la technologie 5G au stade autonome.
Un moteur pour l’économie numérique et les grands événements
Le lancement de la 5G s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale « Maroc Digital 2030 », qui entend faire du Royaume un hub d’innovation numérique et atteindre une couverture de 70% de la population d’ici 2030.
Les usages visés ne se limitent pas aux particuliers : l’industrie, l’agriculture connectée, la santé, l’éducation ou encore le tourisme sont sur la trajectoire. Le lancement coïncide aussi avec la préparation de grands événements internationaux – notamment la CAN 2025 et la Coupe du monde 2030 – où la connectivité sera un enjeu stratégique. ([Le 360 Français][3])
Freins à lever et perspectives
Malgré un démarrage prometteur, plusieurs défis restent à relever. Certains usages exigent un smartphone compatible 5G, ce qui freine l’adoption pour une partie du public. De plus, la couverture demeure inégalement répartie entre zones urbaines et territoires ruraux, exigeant des investissements soutenus dans les infrastructures. ([Le Matin.ma][4])
La transition vers une 5G autonome (standalone) durable, offrant latence minimale et capacité maximale, est prévue pour les années à venir. Les observateurs soulignent que ce passage sera crucial pour atteindre l’ensemble des promesses de la 5G.
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