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Entrepreneuriat et emploi : le détail du programme gouvernemental co-financé par la BAD

La Banque africaine de développement dévoile les contours du Programme d’appui et de financement de l’entrepreneuriat pour la création d’emplois au Maroc. Alignée avec la Feuille de route gouvernementale pour l’emploi, cette initiative repose sur trois domaines de résultats : le renforcement des services d’accompagnement des entrepreneurs, l’élargissement des mécanismes de financement des TPME, ainsi que l’appui à la coordination et au suivi des performances et de l’impact sur l’emploi.

La Banque africaine de développement (BAD) vient de dévoiler les détails du Programme d’appui et de financement de l’entrepreneuriat pour la création d’emplois (PAFE-Emplois). Déployée sur la période 2025-2027, cette initiative entend accélérer la création d’opportunités économiques en renforçant l’accompagnement des entrepreneurs, en facilitant leur accès au financement et en consolidant les mécanismes de pilotage et d’évaluation d’impact. Elle s’adresse en priorité aux jeunes, aux femmes et aux zones rurales, avec pour ambition de renforcer l’inclusion économique et de réduire les disparités régionales.

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Le coût global de ce sous-programme gouvernemental est de 209,3 millions d’euros. La BAD y contribue via un prêt de 119 millions d’euros, approuvé en juin dernier, ainsi qu’un don We-Fi AFAWA (Initiative pour favoriser l’accès des femmes au financement) de 2,3 millions d’euros. Le gouvernement marocain apporte 76 millions d’euros, tandis que l’Union européenne mobilise 12 millions d’euros supplémentaires. Parallèlement, la coordination entre bailleurs sur l’appui à la feuille de route nationale pour l’emploi prévoit un cofinancement avec la KfW (120 millions d’euros), la GIZ (10 millions d’euros) et la Banque islamique de développement (100 millions d’euros), portant l’enveloppe potentielle à plus de 400 millions d’euros.

Le PAFE-Emplois s’articule autour de trois axes. Le premier concerne l’accompagnement technique des entrepreneurs, y compris l’accès au marché. Il vise à élargir la couverture des services d’appui et à en améliorer l’efficacité par l’externalisation vers des prestataires privés et associatifs, via des contrats basés sur la performance (CBP). Actuellement financés par Tamwilcom et déployés principalement par les Centres régionaux d'investissement (CRI) en phase pré-création, ces services pourront désormais être étendus à la post-création grâce à l’implication del’ANAPEC (Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences) et de l’OFPPT (Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail). L’appui technique prévu (via le don blending de l’UE) permettra de structurer ce système CBP. L’objectif est d’accompagner 3.000 entrepreneurs en 2026, dont 30% de femmes, 40% de jeunes et 30% issus du milieu rural.

Le second axe cible le financement d’un entrepreneuriat inclusif et créateur d’emplois formels. Il soutient l’extension des garanties et cofinancements via Tamwilcom, avec un objectif de 50.000 entrepreneurs financés par an à l’horizon 2026, dont 25% de femmes, 50% de jeunes et 30% en zones rurales. L’activité de Tamwilcom, menée en partenariat avec le système financier, génère un effet de levier important : pour 1 euro investi, près de 24 euros sont mobilisés. Ce volet intègre également un dispositif dédié aux entreprises féminines, visant à renforcer l’attractivité du produit «Ilayki Invest». Le don AFAWA de 2,5 millions de dollars permettra de soutenir 8.700 entreprises féminines sur deux ans (4.150 en 2025 et 4.550 en 2026), avec un effet de levier estimé à 30 fois et un objectif d’accroissement de la part des bénéficiaires féminines des instruments de Tamwilcom, passant de 14% en 2024 à 30% en 2026.

Le programme appuie également l’opérationnalisation des primes de soutien à l’investissement créateur d’emplois, destinées aux TPME et prévues dans la Charte de l’investissement. Une mise en œuvre pilote au bénéfice de 100 à 500 TPME est prévue en 2026, et permettrait de créer 1.100 à 1.330 emplois directs nets, avec 680 à 770 emplois indirects.

Le troisième axe porte sur la coordination, l’innovation opérationnelle et l’évaluation d’impact. Un comité de pilotage assurera la cohérence des interventions en matière d’entrepreneuriat, tandis qu’un mécanisme de mesure d’impact permettra de vérifier les emplois créés auprès des bénéficiaires de Tamwilcom, en collaboration avec la CNSS. La plateforme «EInA» (Employment Innovations & Advice for North Africa) de la BAD apportera un appui technique pour l’évaluation d’impact, l’optimisation des mécanismes de garantie et l’étude d’un éventuel fonds d’investissement d’impact.

Le programme prévoit une montée en puissance progressive. Après une estimation de 104.000 emplois directs créés en 2024, l’objectif est d’atteindre 114.000 emplois en 2026, dont 40% de jeunes, 35% de femmes et 30% issus de zones rurales. De même, le taux d’entrepreneurs accompagnés obtenant un financement via Tamwilcom devrait passer de 10% en 2024 à 20% en 2026, tandis que l’encours des crédits bancaires aux TPME progresserait en moyenne annuelle de 8,5% à 10% entre 2023 et 2026.

Selon la BAD, le programme s’inscrit pleinement dans les priorités nationales. Avec 5,4 millions de jeunes entrants attendus sur le marché du travail d’ici 2035, le Maroc devra créer entre 310.000 et 445.000 emplois par an, dont au moins deux tiers via les TPME, pour répondre aux ambitions du nouveau modèle de développement. C’est dans cette perspective que le gouvernement a lancé en février 2025 une feuille de route pour l’emploi, dotée d’un budget initial de 15 milliards de dirhams (environ 1,5 milliard d’euros).

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Mots Clés : 

Banque africaine de développement | entrepreneuriat | création d'emplois | financement | TPME | inclusion économique | Maroc | jeunes

 


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